Ulysse a tout perdu dans ce dernier naufrage Sa course aventureuse s’est conclue à la nage Son corps endolori sur la plage déserte N’est plus qu’une sombre épave sur un lit d’algues vertes
A quelques pas de là des filles rient aux éclats La plus jeune d’entre elles s’appelle Nausicaa La joyeuse équipée arrive du palais Pour y laver son linge à l’abri d’une haie Les filles ont les bras nus et leurs rires résonnent Croyant toutes à leur jeu n’être vu de personne
Dès qu’il faut s’amuser aucune n’est revêche Elles jouent avec entrain tandis que le linge sèche De derrière la haie soudain monte une plainte Les servantes affolées s’apprêtent à s’évanouir La jeune Nausicaa dont le cœur est sans feinte L’attrait de l’inconnu la retient de s’enfuir Et la curiosité l’emporte sur la crainte
Ulysse une fois encore s’en sort miraculé Et la joyeuse escorte s’en retourne au palais