Des hommes voyagent en jets simplement pour nous voir Humant les quatre vents cherchant un trou pour boire Notre masse en impose et nos défenses d’ivoire Excitent la convoitise des blancs comme des noirs
Nous sommes pareils aux mots dont s’empare le poète Nous marchons à la file nous tenant par la queue Nous formons une troupe balançant notre trompe Les jambes qui nous portent sont pareilles à des troncs
Témoignage de nos luttes acharnées en ce monde Notre cuir est épais et nos rides profondes Ventre affamé n’a pas d’oreilles pourquoi le taire
De mémoire d’éléphant depuis des millénaires Nous mangeons la poussière de cette terre austère Et battons pavillons pour avoir un peu d’air