Les mots d’argent des pauvres gens des sans histoire Qui laissent des traces de sel dans la mémoire Minces comme des miroirs hésitants comme l’espoir Sortent de l’ombre pour se chauffer comme les lézards
Parmi les pierres ils nichent en attrapant les mouches Se confondant aux roches certains finissent en broches Remuant comme des clefs au fond d’une poche Ils s’enfuient par les trous quand un malheur les touche
Tous les mots se travaillent agréables au contact Comme à la vue on les chérit comme on les pleure Faciles à modeler beaucoup finissent en bac
Préservés, délicats, sensibles autant qu’une fleur Les mots pour émouvoir ont des mus régulières Laissant leur vieille peau rejoindre la poussière