Le pêcheur se détend sur le bord de l'étang sur le miroir de l'eau ou glisse la mince lune en forme de croissant tel un vaisseau qui tangue Ainsi qu'un dromadaire sur les vagues de dunes
il a tendu sa ligne ou perle un petit leurre qui remue tel un ver et roule comme un pleure les poissons sont muets ils ignorent tout de l'heure leurs yeux ronds sans paupières ne versent pas de pleures
ils aspirent bouches bées à recevoir des fleurs Ils ne s'attendent pas à recevoir des leurres les vifs poissons d'argent les poissons frétillants fruits écailleux de l'eau des vers sont friands
Il guette le moindre signe qui lui indique une touche Que son leurre à du bon que son ver à fait mouche Qu'un petit poisson blanc voyant bougé l'appât Ait happé l'hameçon pour en faire son repas
Il épie en surface les cercles concentriques qui voyage sur les ondes telle une douce musique Qui fait vibrer son cœur en attendant son heure Il regarde le bouchon qui lui sert de flotteur