Tant il est gorgé d’eau tant il donne à boire Ce fruit délicieux porte le nom de poire Ainsi qu’un sein gonflé que l’on mène au palais Il faut le suçoter pour qu’il donne son lait
Il suffit simplement de lui ôter sa peau Pour qu’une eau savoureuse vous coule entre les doigts Vive comme la source qui court à travers bois Semblable à ces naïades qui enchantait Sappho
Qu’elle mûrisse au verger ou dans un murissoir Ainsi qu’un enfant joue sur une balançoire A trop passer ses heures sur le fil du rasoir Un jour elle finira par se fendre la poire
Elle murit sagement avec gravité Ainsi qu’une petite cloche sans jamais s’agiter Détachée désormais des pesanteurs terrestres Elle vous donne son âme d’une blancheur de neige