Un réseau de canaux que longent d’étroites ruelles Telles les coursives d’un bateau irriguent la ville
Une ville sur pilotis bâtie sur une lagune Les nombreux petits ponts qui sont autant de marches À franchir pour l’hère condamné à la marche Relient les îles entre elles pour n’en plus faire qu’une
Gondoles et canots glissent dessous les arches
Comme passe un fil ténu par le chas d’une aiguille Les ruelles sont si étroites qu’on avance à la file Les hauts murs qui les cernent sont proches à se toucher Des arceaux faits de briques écartent le danger
Dans ce dédale de rues le visiteur se perd Les plaques à l’angle des ‘calles’ donnent des repères ‘Per Rialto’ ‘Per St Marco’ claquent comme un père
En dehors des places des ‘campos’ toute la ville s’ombre Il faut toute l’ingéniosité du soleil Toute sa souplesse pour éclairer les passages sombres
L’astre choie les palais qu’il tartine de miel
Il étincelle sur la lagune éclaire les quais La tour de l’horloge et le palais des doges Les murs de l’arsenal et tous les pieux piquets Enfoncés dans la vase comme des sucres d’orge