Dans le ciel charbonneux Montent les escarbilles L’hiver rentre au dépôt Sur la voie de garage La vieille locomotive Lentement s’achemine Lorsque le train s’arrête Sur les rails les roues crissent Les hommes au désespoir Qui quêtaient l’infini Lorsque que tout est fini Ne voient dans leur miroir Que des gueules toutes noires Et des yeux mornes et tristes
Mais déjà quelque part Sur le quai d’une gare Un autre printemps siffle Et bientôt les mouchoirs Font des signes au-revoir Les sourires refleurissent Les voitures du train bleu Serpentent comme la chenille Tandis que les uns dorment Dans les compartiments Au gré des mouvements Des amitiés se forment Et toujours le train roule Dehors la vie s’écoule Les yeux des voyageurs Regardent au-dehors Le paysage défile Sans jamais s’arrêter Le printemps s’époumone Bientôt sera l’été Ce que sera l’automne Les wagons s’en tamponnent