Pourquoi chercher ailleurs, aux rives du désert Les éclats d’un mirage aux ardeurs de fournaise Quand ton silence obscur dans la gangue de braise Aiguise sur la pierre les parjures de l’enfer ?
Dans l’amas des pierriers et le chaos des sables Où s’anuite l’élan d’une sente improbable Ta voix d’exil épouse le ciel impavide Pour attiser l’effroi d’un prophète livide
Tu espères l’Eden et ses contrées lointaines Et la danse et les voiles de la vierge altière Comme on marche enfiévré du désir des fontaines Dans le pas du nomade qui ne sait les frontières
Le sage a lapidé la sentence des lois Et brisé sur l’autel la démence des rois Tu erres d’ombre en cendre, émacié, inconnu A douter du néant et du dieu mis à nu.