Il est un temps de mer, d'abus et de ressacs Quand l'alizé poursuit le chant rauque des îles Dans le fracas grêlé de la nuit tropicale Et les frissons froissés de la femme pensive
Il est des temps au bord à bord des sables blancs De grand-voiles, d’haubans, d'injures et de cordes Dans un ciel murmuré d’oiseaux fous migrateurs Quand le désir navigue au fond de l’œil scrutateur
Il est des temps d'horizon, de sextants et de doute Où l'étoile brasille le tracé de la route Quand l’embu assuré , la tension de l'écart Calfateront la peur d'un possible hasard
Il est un temps de soi pour soi-même être au temps Quand l'étrave et l’embrun divergent le sillage Pour abonder l’errance insolente et parjure
Il est un temps où n'être plus le maître à bord Apaise la quête et qu'il n'est d'autre remord Que de lâcher à quai le sac du marin ivre