Tes doigts ont le tremblé de la pudeur avide Qui portent aux lèvres closes l'aveu de ton péché Et ton regard se creuse pour assoiffer le vide Que le pardon d'amour ne saurait étancher.
La blessure est sereine et tenace l'incise Qui trace la douleur et la sente des larmes Et je vais endeuillé de ton âme déprise Rebelle mais vaincu en te rendant les armes.
Tu sais le goût du jour et le froid de son ombre, L'élan froissé du cri, l'amertume des menthes, Le saccage étiolé de tout amour qui sombre, La plainte de l'étier au lâcher des eaux lentes.
Je sais le goût de cendre et l'âpreté du fiel Le vertige esseulé qui s'abîme en l'absence Le brou noir des lauriers, la vanité du ciel Pour oser la prière et l'émeute des sens,
Et le cœur au néant qui s'attarde au sillage D'un ultime parfum, d'une dernière audace Comme vague lissée aux laisses du rivage S'écume au désespoir d'un dernier face à face.
J'ai brisé mon visage au souffle de violence Où s'éreinte le chant comme une pierre vive J'ai lassé ton regard au désert, à l'errance, Du frisson de la chair que le désir n'avive.
Et je vais sans visage et je vais sans raison Dans l'anonyme oubli du passant inconnu Et j'irai sans lier l'ultime floraison Sur la pierre et la ronce de ton corps mis à nu
J'ai remisé ton jeu de phalène affolée Dans la nuit des greniers aux senteurs de fruits mûrs Tes ailes brisées fuient la mémoire violée Dans l'étoile de sang sur la blancheur des murs.