Le soleil paresseux qui se lève au matin ; Le café sur la table ; le couteau dans le pain ; L’odeur des confitures : C’est déjà l’aventure.
Le vent qui nous fouette fait flotter tes cheveux ; Ta main qui les retient d’un geste un peu nerveux, En regardant l’azur : C’est encore l’aventure.
Les feuilles mortes qui bruissent sous tes pas trop pressés, Qui s’éparpillent gaiement jusque sur la chaussée, Sous les roues des voitures : C’est toujours l’aventure.
Un corps nu, chaviré, qui s’offre à un amant, Dans une chambre d’hôtel, loin du bruit, loin des gens ; Deux bouches qui murmurent : C’est souvent l’aventure.
Des enfants qui se battent en poussant des grands cris ; L’un d’entre eux qui bouscule un plus petit que lui ; La tête contre le mur : C’est pourtant l’aventure.
Mes yeux qui te regardent en frémissant tout bas, Comme s’ils te découvraient pour la première fois Dans le matin obscur : C’est enfin l’aventure.