Le calme est sur la plaine Et c’est la mort qui rôde, Les bêtes sont tapies, Les oiseaux silencieux. Pas un souffle de vent Pour agiter les feuilles. Derrière des nuages noirs Le soleil disparaît.
L’aube grise est la reine, Patiemment, elle brode La trame de nos vies Sous le regard des cieux. Une lourdeur se répand, Triste comme le deuil, Enlevant tout espoir De continuer en paix.
Le parfum de la haine Nos illusions érode. A l’horizon, la lie De l’enfer pernicieux S’ébranle sourdement Pour emplir les cercueils. Il va bientôt falloir A mourir être prêt.
Les cliquetis des chaînes Semblent chanter une ode, A moins qu’elles ne prient Pour l’avènement d’un dieu. Quand coulera le sang, Il posera son œil Sur les clefs du pouvoir Ouvrant nos laids secrets…