J’étais un électron tranquille et sans histoires. Je ne cherchais ni argent et ni même la gloire. Ma famille formez un atome très uni. Nous n’avions pour ainsi dire aucuns soucis. Nos voisins nous tenaient de bonnes relations. Avec mes frères et sœurs, sans cesse, nous tournions. Nous tournions autour du noyau familial. Nous avions une frénésie sentimentale. On nous proposa une place à la radio. Je ne pensais pas faire carrière dans l’audio. Papa proton et mère neutron acceptèrent. J’étais plutôt triste, et même quelque peu amer. Je pressentais que je ne les reverrais plus. Dès lors, mon rôle serait de m’éloigner du plus. Depuis, je dois dire que j’en ai fait du chemin. J’ai roulé ma bosse dans presque tous les drains. Je déambule de transistors en bobines. Je connais pratiquement toutes les combines. J’en ai connu des gens, mais vraiment tous s’affèrent. J’ai retrouvé quelque uns de mes très chers frères. Mais je n’ai plu revu mes vieux parents que j’aime. Qui s’intéresse à un électron dans la peine ? Qui se soucie d’un petit électron qui aime ? Un petit électron perdu dans la matière.