Caresse
Pendu à vos lèvres, comme l’est à la rose,
Les gouttelettes de pluies au jour se levant,
Allongé contre vous, une main qui se pose,
Dans le clair de la nuit le soleil revenant,
Étendu sur le lit, à peine éveillé,
Je regarde dormir votre corps enivrant,
Mon cœur ébahit, mon cœur dépouillé,
Des haillons de la vie, lentement,
Retrouve ses ailes, blanches légères,
La beauté qu’a le ciel au printemps,
Oubliant, juste un peu mes nuits solitaires,
Oubliant, juste un peu, la brume et le vent,
Serait-ce l’amour qui passe surprendre,
Un instant capiteux, mon âme fragile,
Serait-ce l’amour qui vient pour me rendre,
Mes rêves antiques, les berges du Nil,
Un battement de vos cils et le monde s’éclaire,
Les vallées reverdissent, la montagne se lève,
Mon cœur qui chavire aux nuages d’éthers,
Et la mer qui se jette au matin sur la grève,
Je soulève en tremblant le drap et la soie,
De peur d’éveiller votre corps étendu,
Je frôle du regard au bout de mon émoi,
Votre peau enfantine, votre belle peau nue.