Les vies muettes n’ont pas de voix, Elles gardent en elles les émois, Elles font du silence leur patrie, Et font se taire tous les bruits.
Les vies fluettes vont et s’étiolent, Tant et si bien que la luciole, Éclaire à peine, à la nuit noire, Les grandes peines, le désespoir.
Les vies regrettent, les jours passés, Au grand soleil au ciel d’été, A conjuguer le verbe aimer, En un présent presque parfait.
Les vies se jettent dans le vide, La mer immense, la mer liquide, Se laissent mener sur fonds d’abysses, La mer si vague, la mer si lisse.
Les vies muettes ne parlent pas, Les vies en miettes n’ont plus de voix, Elles meurent sans bruit dans le silence, Et finissent ainsi leur longue errance.