Au détour des cathédrales, je te vois circuler comme une princesse en détresse. Tu as l’air de te taire comme pendant un jour d’enterrement. Une joie sombre sommeille en toi. Le soleil et la pluie ont fait éruption en toi. L’arc en ciel renaîtra de ce mélange des éléments. Mais pour l’instant, tu es dans la pénombre de l’amour. Tu te laisses envahir par l’inquiétude d’un imminent amour. Tu restes patiente par une patience inavouable.
Cherchant le diadème par mille solutions, tu ne trouves point la plénitude. L’excès de curiosité te fait tourner en rond. Tu cherches mille recoins, mille planètes, mille pâtures, mille lieux, mille cœurs. Tu idéalises. Des idées d’extravagants amours. Néanmoins, tu ne trouves toujours pas. Le problème des cœurs éloignés l’un de l’autre. L’exigence des souhaits. La fragrance d’hommes qui illusionnent. La désillusion égoïste au final.
Attendre est la solution. « La patience vient à bout de tout » dit-on ici bas. Attendre qu’arrive l’autre et son bouquet de roses. Attendre et encore attendre. C’est long je dois l’admettre. Cependant cette attente portera ses fruits. Ils seront bien mûrs. Tu y goûteras soit en sûre. Les fruits tomberont au printemps. Les ramasser serait une bonne chose, une idée géniale. Avant que le désir ne s’assèche en automne comme une feuille qui pleure son saule.
L’amour existe. Elle est bien là dans notre chair. On voudrait la partager. Donner de l’amour sans le reprendre. Sans chantages, sans tâches, sans ego. Donner de l’amour aux autres même si parfois on n’a pas reçu l’affection qu’on aurait voulu avoir. Aimer c’est, je l’avoue, parfois délicat lorsqu’on n’a pas eu cet amour. Alors faut-il chercher loin là bas ? Faut-il le chercher très loin là bas, très loin de nous ? Ou est-elle près de nous, à côté de nos peaux fragiles ?
Vouloir se faire aimer d’un autre. Désirer la reconnaissance. Le jugement d’autrui. Mais retomber sur des effluves exécrables. Du sucre sur le dos. Une bosse sur le dos. Puis une carapace comme un cocon. Le cocon qui donne bien souvent des insectes ailés. Ou malheureusement parfois ne qu’est utilisé pour faire de la soie. La soie qui se multiplie et qui recherche une idole.
L’amour s’éveille comme la chenille qui éclot. La chrysalide déformé se casse et fait naitre le papillon au grand jour. Machaons voleront haut, jusqu’aux cieux. Ils se poseront paisiblement sur des feuillages bien verts. Et réitèrent leur amour pour une nouvelle fois. D’autres se réveilleront et prendront leur envol vers une magie rouge qui ne cesse de croître.
L’amour s’est envolé. Et redescendra lorsque le temps sera venu. Où le monde sera dans une sérénité plaquée à jamais comme un tatouage indélébile. La kératine coopère. Elle vieillit mais se régénère comme un lézard sans queue. L’amour redescendra aussi lorsque le monde sera d’une pureté incroyable, d’une fidélité indéfectible, d’une résistance ineffaçable, d’une loyauté respectable, d’un dynamisme incontournable.
Contourner les vallées amoureuses et voir des papillons de nuit. Une âme passe. Un papillon passe. C’est la fin de la soirée. Des libellules l’accompagnent. Ils sont ensemble. Mais le papillon reste fidèle à lui-même. Il cherche de ses antennes les étoiles de la nuit. Le recherchant, ils ne trouvent parfois seulement des lampadaires et néons lumineux. Quel désarroi de ne que trouver qu’à se brûler les ailes. Se brûler et puis repartir vers d’autres horizons. Plus doux, plus tièdes, plus voluptueux.
On voit au loin des ailes battre à mille à l’heure. Ce sont encore des papillons sortis de leur chrysalide qui cherchent une fleur. Pour boire son nectar à n’en plus finir. Ils s’en abreuvent comme des morts de soif. Ils ont enfin trouvé leur bonheur. Profiter de chaque instant, de chaque goutte est leur seul but à présent. Le flux de l’air leur fait du bien. Il les mène bien vers des près généreux.
Quelle verdure par là ! Ils ne cessent de voler avec ce vent qui s’abat sur leurs membranes. L’effet papillon sera peut être de la partie. Les papillons sont complices de l’amour. Un coup d’aile et vous trouvez ce que vous avez toujours souhaité trouver. Tout au fond de votre cœur. Qui bat pour quelqu’un en particulier. Celui ou celle qui papillonne comme un machaon en plein été amoureux. Alors vole aussi vite qu’un papillon vers ta fleur préférée. Vole et ne t’arrête pas au milieu du chemin escarpé. La fleur scintille, tu la verras rougir et tu tomberas sur elle en plein battement d’ailes. Que c’est beau l’amour floral !
