Avec tes blanches ailes, où pars-tu Comme ça doux et vagabond garçon? De tes flèches, je veux que tu me tues, Comme le pêcheur avec l'hameçon.
Mon désir est si grand, bel et bien là; Il déborde et chante sans prendre fin, Cet envie d'amour qui me prend le pas; Cupidon, je te supplie! Vises bien!
Je ne suis qu'un humain au libre cœur, Voulant connaître élans et émois De l'être, ayant oublié rancœurs, Et rancunes contre certains minois.
Allez! Prends donc enfin ton arc en ciel Aux mille et une couleurs, Étires le comme s'écoule miel Et délices d'un pot aux dix senteurs.
Fais moi ce plaisir de me rendre content Et radieux de voluptés en surprises; Je voudrais goûter à ces sentiments M'enchantant, et si rares sur l'assise De mon cœur, rempli d'espérances et de foi; Ange éternel que tu restes, gouvernant Amour et passion des âmes comme moi, Redonnes moi tes yeux et ton corps d'enfant!
Oui, je parle à toi petite créature, Qui possède l'outil, clé de ma maison Rose et secrète résidant ma chair demeure, La cible que tu as en complète vision.
Je suis ici dans ta droite ligne de mire, Pourquoi regardes-tu toujours ailleurs cent fois? Ne suis-je pas comme un bon livre à lire, Avec ces pages feuilletées faites pour toi?
Que dois-je faire pour être l'unique roi Que tu pourrais adorer à te détrôner? Toi le dieu de mes songes à me rendre pantois, Je te prie, transperces moi là, sans hésiter!