Ciel souverain à la mer envolée Des rives molles d’horizons d’île en fuite Zéphyr étiole des rides qu’il agite Jusqu’à la nuit des abysses voilées
Ciel pur et calme, bain de lumière pâle Où la ramille revient palme de givre Laper le feu clair dont l’esprit s’enivre Matin, la goutte tinte au frais pétale
Ciel immobile, front paisible, profond, net Lac où l’infini se donne à l’instant En ondes invisibles, en rocs vibrants Arches résonants des échos de fête
Ciel désertique aux dunes enfouies Des nuages avancent en caravane Au pas lent des vaisseaux qui se pavanent Inexorablement évanouis
Ciel du changement, des humeurs lavées Verse une lumière propice aux langueurs Ténue, embuée, comme à Chandeleur Nue, libre, et Printemps court dans les travées
Ciel d’automne d’un tiède après-midi Moelleux derrière les moissons engrangées Ravi du bon grain des fruits à manger Des promesses d’une âme qui s’agrandit
Ciel sec et fendu, antique feuillet Qu’attaquent du bec des oiseaux orange Fais couler le flot murmuré des anges Et la chanson rouge au trou de l’œillet.