Il faut croire qu'on a dans notre malheur Besoin de ces endroits fait pour qu'on y pleur On y vient de temps en temps déverser quelques fleurs Qu'on abandonne là, jusqu'à ce qu'elles meurent
Quand novembre revient s'installer Je me garde bien de juger ou de parler De tous ces gens arpentant les allées Plantant des fleurs dans le sol gelé
Ils s'accrochent aux idées d’éternité et de jardin à ces billevesées de religieux et de chrétiens ça les consoles, mais comme moi ils savent bien Que là sous mes pieds, tu n'es plus rien
Oui je suis un mécréant et un sans fois Je ne vis la vie qu'une journée la fois Tout comme je le faisais autrefois Quand tu la vivais avec moi
ça m'a laissé des mots, des odeurs, des souvenirs Des idées très précises, des valeurs, des sourires C'est la seule façon de ne pas te laisser mourir À travers ma vie, il y a de toi qui transpires
Sans jamais commettre d’indiscrétions À travers des détails des sensations C'est à toi que le monde semble faire allusion Et fait pleuvoir par compassion
On disparaîtra tous c'est une évidence Et tous nos détails prendront de l'importance Ainsi mes souvenirs cherchent à combler ton absence Et l’éternité n'effacera pas ta présence