Je pense à toi tel l’abeille à midi est attirée Par le miroir : comme une écume Claire, tu parsèmes mes espoirs Sur des tourbillons nocturnes. Quelle sorte d’argument M’es-tu—ou serait Ton silence une semence Plus profonde dans mes eaux sans racine ?
Je pense à toi tel une chaîne S’élance dans l’espace Afin de relier les astres ; gravides Tes yeux s’enfantent, Me versant en Chromosomes lunaires : Aimant d’été Sur une plaine corail — Quel est cette moisson Que nous ne moissonnons ?
Tu aiguises ton ciel à un appétit de serpe, Des ailes de glace coupant les nues... Tranchant même le néant Qui s’étend au-delà. Je pense à toi : où ton esprit Reste coi, et tu vas de l’avant En rêve—cette poussière Qui embrasse ton chemin, Sache que c’est moi, Comme c’est moi, ta sève.