J’ai cueilli mes premières fleurs Dans les jardins de mon enfance, Senti leur parfum, subtiles senteurs, Aux portes de l’adolescence.
J’ai bien souvent par mégarde oublié, D’en prendre soin, de les abreuver C’est un fait : une fleur coupée, abîmée Ne pourra jamais plus s’enraciner.
C’est alors qu’à l’âge des noces de porcelaine, J’ai trouvé sur mon chemin un bouton de rose. Attaché à sa tige comme le lierre à un chêne, Je l’ai cueilli juste avant qu’il n’éclose.
Je t’ai trouvé encore seule sur ton inflorescence, J’ai conservé tes racines, la terre où tu as pris, Et mélangée à la mienne tu as donné naissance, A une petite fleur, fragile, dont je me suis épris.
Tu fais partie des fleurs qui se referment le soir, Qui se rouvrent au soleil, à la levée du jour, Et nous laissent gouter au délicieux nectar, Puis caresser leur robe, leurs pétales de velours.
La vie d’une fleur est éphémère La mienne aussi apparemment, J’y mettrais tout mon savoir faire, Pour te garder précieusement.