Pénétrant dans l’arène, sous un soleil radieux, Je proviens du néant, où j’étais malheureux. Je dégaine mon verbe et combats l’Ennemi, Dans ce grand Colisée qu’on appelle la vie.
Je contemple César qui croit nous posséder ; Je défie son regard pour bien le détromper. La liberté résonne dans ce glas que je chante : « Imperator, morituri te salutant ! »
L’indigence me protège des affres de l’envie ; Je n’ai rien à craindre : je sais quel est mon sort ; Lui, perd le sommeil de peur que s’il s’endort, On lui vole sa fortune en même temps que la vie.
Les règles sont limpides ; je n’ai pas l’illusion De croire que l’Amour échappe à la raison ; La raison du plus fort qui depuis l’aube des temps, Fait danser notre monde autour d’un bain de sang.
Simple mortel, j’ignore les desseins éternels De la force qui orchestre cette vaste symphonie. Je ne suis qu’un tambour, au mieux qu’un ménestrel Qui rythme le combat de l’Homme sur l'ennui,