Mes rêves sont si fous et pourtant si probables Quand je sais qu’il n’y a rien dont je sois incapable. L’ordinaire me répugne mais le divin m’effraie, Et j’ignore le chemin qu’il faut je me fraie.
Ô Dieu, je suis perdu, donnez-moi ma mission. Je suis comme une chenille qui ne veut que voler. Donnez-moi le secret pour être papillon, Ici je meurs d’ennui au point de me tuer.
Chassez de moi ces peurs qui m’empêchent de vous voir Pour me lancer enfin et plonger dans le noir. J’ai peur comme un guerrier à l’heure du combat Qu’on n’aurait entraîné pas une seule fois.
J’accepte votre Loi mais il me faut des armes ! Car l’Ennemi est grand et me tend tous ses charmes. Donnez-moi la confiance, l’audace ne suffit plus. Donnez-moi la constance, la folie m’a perdu.
Je n’ai pour seul guide que cette voix du cœur Troublée par des années d’errances, de doutes et de peurs. Elle me dit qu’une fois mort, la vie est une grande fête Ô Dieu cette voix est folle, sortez-là de ma tête !
Elle me donne des conseils mais elle n’est pas très claire « La clé du Paradis est au fond de l’enfer. Accepte de mourir si tu veux vivre grand Ce n’est que sur sa Croix que l’on meurt dignement. »
Mais s’il faut que je meure, pourquoi en ai-je si peur ? Pourquoi paie-t-on la joie au prix de la douleur ? Mes ailes me font mal, elles poussent dans mon dos Si elles doivent me porter, pour l’heure c’est un fardeau.
Je voulais être roi et vous m’offrez le bagne ! Je ne souhaite que la paix, vous donnez la castagne ! Mais puisqu’il me faut battre des ailes pour voler,
J’accepte la mission, j’accepte de lutter. S’il faut que quelqu’un souffre, je serai masochiste. S’il faut être un guerrier, je serai un artiste.