Dans les couleurs de la nuit A l'abri de l'éclat du jour La pluie fine envahit patiement le sol. Je marche. Mes pas résonnent La pellicule d'eau entonne un air romantique Rythmé d'ombres et de néons. C'est revenu... Une envie boulimique de partir, loin, juste devant moi Jusqu'à l'horizon, seule J'entends déjà la musique de mon voyage Quelque chose qui pousse Entraîne toute une douce amertume. Rejoindre Cendrars, le poète voyageur Au confin des mots, par delà les idées Souffrir de la joie de quitter Contradiction effroyablement attirante... Oui attirée. Et, tel l'escargot, J'aimerai laisser une trace éphémère de mon parcours Comble du départ; Et parfois brouiller la piste Surprendre le mystère, exciter l'aventure à d'autres. Une ruée vers rien Un rien d'imaginaire Avec les étoiles pour partenaires. Surtout ne pas se retourner Peur mystique d'être transformer en pierre Non, regarder devant... L'étendue du regard alitée sur les sofas du réel. Tirer quelques taffes d'ivresses de vivre; Et,enivrée de taffetas de plaisirs Je m'écroulerai Emportée par la lente tornade de la fumée du calumet De la sensation "liberté"... Puis soupirer! Soupir plus loin pause Clef de la nuit, dièse de pluie Musique qui me séduit là juste là, au bas du dos. Cambrer la nuit Faire hennir la pénombre Ruer les rêves... Galops d'envies Goutte de pluie, sueurs d'âmes, fleurs du ciel Etoiles que l'on voudrait cueillir S'offrir un bouquet d'à venir, d'à partir. Je marche La pluie s'arrête. Le mystère. J'ai oublié de me taire, et j'ai dévoilé le mystère. Il s'en va, prudement, et me laisse trempée Avec l'écho de mes mots comme seul adultère de réalité.