Ah ! Voyez-vous, Madame, troublant fut l’instant. Les lourdes complaintes de votre âme esseulée Aux Alizés du soir m’ont été convoyées. Je n’ai pu demeurer loin de vous plus longtemps !
Je dus à mon cœur foudroyé, boire les mers Je dus boire les océans…
J’ai tari les fleuves, j’ai tari les rivières J’ai enjambé, immenses, les déserts ardents !
Et voici, Madame, avant le réveil des roses A la vôtre soumise, ma vie à vos pieds !
Voulez-vous, ô reine, les étoiles du ciel ? Entendez murmurée leur ode belle ! Prêtes A venir s’abreuver au creux de vos mains bénies.
Ordonnez, Madame ! Elles descendront écrire Sur la pureté pâle de vos paumes d’ange Ces quelques mots tendres et doux :
« Il vous aime à mourir, Madame, Et nous charge de vous le dire ! »