Et doucement tu me regardes Avancer vers le futur, Je te laisse derrière moi, Entre nous j'érige un mur, Et ton sourire me retarde; Comme une cerise bien mure, Tes lèvres aux couleurs criardes Appellent les miennes si pâles, Appellent mon sourire banal A se poser contre ce mur.
La douceur de tes mains Me fait penser à de la soie, Celle que les reines-araignées Tissent autour de leur proie Avant de les assassiner Pour mieux pouvoir les dévorer. Devrais-je me méfier de toi?
La douce odeur de ton parfum Fais virevolter mon âme, Et tu m'attire dans tes flammes Pauvre papillon de poussière, Et tu m'attendris de tes larmes Qui coulent sur mes joues amères En en milliers de petites lames Qui découpent mon air austère.
Le douceureux gout de tes lèvres A vite raison de ma raison, Et je coule comme la sève Sur l'écorce de notre passion.
C'est vrai je suis mauvais élève, Mais j'accepte tes conditions, Si pour partir la lune se lève, Alors je met fin au tensions, Et je dévore de mes rêves Les derniers instants de raison, Et je m'écoule, comme la sève, Sur l'écorce de nos passions.