Voleuse
Vais-je un jour parvenir à t'oublier?
Effacer ton sourire de mon âme,
Ecraser au sol toutes mes larmes,
Te faire appartenir au passé?
Mon coeur sera-t-il un jour libre?
Sans avoir besoin de te voir,
Parce-qu'avoir est ton pouvoir,
Et que sans toi je puisse vivre?
Que ton sourire soit une brise,
Que tes manies soit l'alizé,
Qui loin de moi emporte la mise,
Qui dans mon coeur te fit regner.
Toi qui si longtemps fut mon maître,
Mon âme, mon choix, ma gourmette,
Celui auquel je rattachais,
Ma loi, ma vie, ce que j'étais;
Toi qui pendant des mois m'envouta,
Et fit de moi son seul jeu,
Toi qui en mon être était roi,
Et qui jeta ma lettre au feu;
Oh toi qui fit briller mon âme,
D'un tourment de cent années,
Toi qui alluma la flamme,
Au fond de mon coeur détrempé;
Oh toi dont le soleil m'éclaire,
Et m'apporte toute la lumière,
Toi qui m'offrit tant de choses,
Qui maintenant me rende morose,
Vais-je un jour être capable,
De ne plus me sentir coupable,
De t'avoir abandonné mon coeur,
De me laisser sombrer dans le malheur,
Parce-que ton nouveau bonheur,
C'est cette fille, cette horreur.