La mer s’évanouit Je la suis pas à pas Comme si je marchais Sur un palais de glace Et l’écume s’enfouit Là où l’on ne voit pas L’amour qui désormais A sa fugue s’enlace
Où vont mourir les eaux Lorsqu’elles se retirent Laissant sur les galets L’humide sentiment Des plaintes des oiseaux Aux âmes qui soupirent De n’y voir les reflets D’un flux d’apaisement ?
La mer s’évanouit Je la suis bord à bords Comme si s’envolait Son verre à la surface Et l’écume s’enfouit De tribord à remords Tel un zeste de lait Que le grand large efface
Où vont souffrir les flots ? Que voient-ils du lointain ? Savent-ils que ma larme Contient le même sel Que leurs maigres sanglots Délavés sous le tain D’une aurore sans charme Quand meurt leur carrousel ?