J’ai perdu de tes yeux la couleur familière Je n’y reconnais rien de leurs flammes grivoises Celles qui s’agrippaient comme tiges de lierre A mes iris gourmands sous tes humeurs gauloises
Tantôt mornes ou gais, où sont-ils disparus Tes globes dilatés aux gracieux horizons ? Il leur suffisait peu, de désirs saugrenus Pour réchauffer les miens de leurs tendres tisons
Je les souviens si bien aux frimas du matin Quand un rayon de gel, en larme déposée Eprouvait chaque cil, délavant le satin De leur duvet soyeux, sous la triste rosée
Je ne sais convenir d’y lire l’infortune Où est cette acuité qui ouvrait notre entrain S’est-elle évaporée en bêtise importune Qu’ils aient ainsi terni de nos bonheurs sans tain ?
O toi et ton regard ! O toi qui m’abandonnes ! Ne te referme pas sur moi comme un tiroir ! Comment comprendrais-tu qu’enfin je te pardonne De n’avoir pas gardé mon reflet en miroir ?