Existe-t-il vraiment un endroit pour l’amour ? Un espace où le cœur, libre de toute entrave Se saignerait à blanc, ravivant le pourtour D’un monde qui l’exploite ainsi qu’un noir esclave
Que tout se perde alors dans son immensité Comme le rouge à lèvre ou l’or d’un grand soleil Comme le vert des prés, espoir d’humanité Que tout se pende encore au feu de notre éveil
Que l’aurore qui vient nous ouvre sa folie Comme l’ourson gourmand, qui de sa langue tendre Pourlèche l’océan d’un miel criant d’envie Pour en sucrer au mieux l’eau de vie à prétendre
Que jamais ne s’oublie qu’au milieu des méandres Nous sommes seuls, si seuls, impuissants à étreindre La main de l’avenir, au suc de ses filandres Quand la nuit se repaît du pouvoir de s’éteindre