Ton âme est devenue ce port où je m’attache Quand le bateau fluet qui me porte prend l’eau Sous les roulis grinçants que la houle cravache Je tangue sur ton bord, ma corde à ton anneau
Je me colle à ton flanc, je caresse ta peau En fins balancements, mimant les flots charnels Et ma coque mouillée de ma poupe au chapeau Lascive se repent de ces flux criminels
Ô temps, toi qui enjoins de ta complicité Cette pierre à mon bois, alliage de matières Vois-tu percer le rai de la félicité Qui vogue sous ton vent, en palabres altières ?
Et j’use mon berceau de voluptés marines Pour blottir contre toi mon ambre qui se cache Des remous infernaux saccadant nos poitrines Ton âme est devenue le port où je m’attache !