Parce que tu es las Que je suis peu, si peu Parce que je suis noix Coquille si fragile Pas tout à fait moi m’aime Comme ces lents voiliers Qui doublent sous leurs mâts Le vent En traîne du survivre
Le sextant c’est bien toi Je ne suis qu’une aiguille Qui se défile au Nord Sur les vagues muettes Refoulant à l’envers Leur droit de se dédire
Insouciance de l’air Ere de l’inconscience Tout prend l’eau quand le cœur ne sait s’arraisonner Aux balises mordant les berges de l’enfance Sans fonds décomposés De maux posés, défaits
Le crois-tu que nos sangs L’auraient imaginé ce voyage en nous deux ? Pourquoi le ferions-nous Autrement qu’en maudire Ce sel qui à jamais s’’accroche à nos cordages ?
Tu parles des cheveux, des miens, quand la nuit tangue Lors que j’offre à tes boucles Des miettes de soleil Quand ton sommeil se plie aux poudrins de ma langue Quand la mienne se risque A déglacer tes reins
Le cap nous fut franchi Malgré tout, voiles fines Minces filets d’encens, Tu me disais ‘Partons !’’ Je serai ton marin Ton écoute héroïne Ton écoutille au vol des goélands fumants !
J’en oublie les sabords Les millions et les miles Capitaine effronté D’une île sans trésor Hors celui qui s’écrie, quand l’ombre se dessine Hissant sur le tarmac L’étendard de nos maux !