Je le sens dans tes yeux, je le crois dans ta voix, Mais non, mais non, l’esprit jamais ne prend de l’âge ! Ce qui force ta vie, ce qui joue sur tes choix Est bien la volonté, associée au courage !
Tu ris encor, le jour, même si tes nuits pleurent Je sais que tu entends l’oiseau qui vient de naître Et les cris des enfants, des tiens, lorsqu’ils t’effleurent T’existent cent fois plus, que tu ne veux paraître !
L’esprit jamais ne meurt, et le tien est si vif Même s’il se débat sur des rites anciens Qu’il cogne sur un banc, joyeux, ou un récif Tu en ressors vainqueur à chaque coup de reins !
Oh bien sûr ton allant, tes jambes ralentissent C’est le gage du temps, qui appuie sur l’hier Les souvenirs plombés, en rhumatismes glissent Mais ce temps est le tien ! Tu dois en être fier !
Soixante-dix tout rond, comme un nougat bien frais Sucré de ces désirs que tu as assouvis Aux coulis des amours, aux courbes des marais Dans lesquels pataugeaient tes sentiments ravis !
Je t’offre quelques vers, pour fêter ta victoire Remplis de ce respect, que je tourne vers toi Car tes mots, si souvent, gardiens de ton histoire Insufflent la jeunesse au vin de ton émoi !