Décriez le classique et montrez-le du doigt ! Vous qui le pensez mort, antique ou périmé Les Maîtres d’autres temps qui ont servi leur voix Pour le magnifier n’en seront pas brimés !
Lamartine, Rimbaud, Mallarmé, Baudelaire N’avaient-ils pas ce suc à distiller leurs cris De leur encre chantée comme on compose un air Lamartine, Rimbaud, vous n’êtes pas finis !
Musique sont les mots quand leurs sons se révèlent Qu’ils soient posés, déliés, ou noués clairement Aux touches d’un piano, aux crins d’un violoncelle Musique sont les mots, écoutez tous leurs chants !
Si le violon berçait le cœur du doux poète Il nous le berce encore à nos yeux fascinés Et qu’importe la forme au moment où la fête Envahit le regard pour mieux l’enluminer !
Ô poètes d’antan, toujours vous survivrez En rimes balancées qu’une structure impose Si leurs sœurs de nos jours se veulent libérées Libres vous l’êtes tant à ne prendre de pause !
Qu’est-il de plus loyal à délivrer ses peines Sinon des mots ouverts à la sincérité ? Pourquoi donc cette guerre engagée sur la scène Du Français qui nous voue à la passion donnée ?
Libres penseurs, chanteurs, rhapsodes de tous styles Ecrivez au présent, le passé en respect Car il n’est de bataille autrement plus futile Que vouloir conquérir cet espace de paix !