Et je tirais sans fin sur le fil de la vie Je chutais, je tombais, sans pouvoir parvenir A entrevoir l’extrême où devoir aboutir Tout en y espérant une navette amie
Oh bien sûr le coton s’effiloche rapide Il dentelle les jours comme on perfore une âme Mais ma vaillance alors, tel un loup qu’on affame Redoublait de sang-froid, décuplait mon cupide
Oh bien sûr j’ai souffert, mais les mains écorchées Avaient beau s’ensaigner, je ne ressentais rien Que ce meilleur au fond, allié pour mon bien A ma passion de vivre, à ma rage d’aimer !
Et je tirais sans fin sur le fil du rasoir Ne sachant pas vraiment si le risque à courir Me ressusciterait tout comme il put mourir Si je ne tentais rien, pas même l’illusoire !
Oh bien sûr je tendais de voir à l’autre bout Transparaître un esprit tel un esprit de corps Ou une âme jumelle ou un autre homme encore Celui-là qui serait ma moitié ou mon tout
Oh bien sûr j’ai passé des heures à user Ces longs cordons de moi jusqu’au bout de mon cœur En pensant écourter les peines, la rancœur En ne m’épargnant pas de les désabuser
Et je tirais si fort à l’encre de mes plaintes Dans un dernier effort visant l’absolution Et je tirais si fort, que vint la solution Découverte au tracé de l’amour labyrinthe !