Mon corps, mon pauvre corps Combien as-tu porté De douleurs sous ta chair, de couleurs sur ta peau En amour contre-sens, en humeurs contre-voix Combien as-tu drainé De vies le long ton sang ?
Tu avances encore Apeuré, maladroit Tes jambes alourdies se meuvent indolentes Mais un seul pied hors sol Et soudain revoilà Une jeunesse en fond qui t’insuffle le tant
Il suffit d’un crayon A la mine tempête Qui versifie ton sein pour que d’un coup s’emballe Un soleil fulgurant Rougissant ton instinct
Tes mains sifflent toujours L’arpège des caresses De leurs doigts indécents chatouillant les fruits verts Des vergers novateurs Aux ailes des saisons Que protège ton ventre
Tes bras impertinents Parfois sont des moulins Qui farinent le temps du fard de l’insouciance Virevoltant vers ceux Qui tournent dans tes airs Le pain à partager En dos rond d’endurance
Tout est dans l’impalpable ! Tout revient à nourrir L’envie, le désespoir, la crainte ou bien l’ardeur D’aimer ou de mourir
Mon corps, mon pauvre corps Toi, tu le sais si bien Puisque tu ris encore !