Mais qui voudrait de moi ? Qui voudrait du néant ? Qui s'étale vainqueur sur mes rives éteintes Quand seule la douleur me prend dans ses étreintes Pour étouffer ma foi dans un gouffre béant ?
Qui oserait un jour faire naître à ma nuit La chance qui sourit dit-on aux audacieux Quand seule l'ironie, sarcasme fallacieux M'enterre sous son cours où nul espoir ne luit !
Avez-vous vu ma vie ? Cette ingrate illoyale Entretient l'amertume ainsi qu'un jeu dément ! Elle devient coutume en magnétique aimant Qui attire l'envie hors d'une voie royale
Si reine j'aspirais devenir aux demains Ma couronne est sertie d'épines qui me blessent Et le sang inverti coule à contre-noblesse Vers la fosse infectée où croupit le purin !
L'ineffable trou noir se creuse en balancier Sculpte déjà ma tombe aux heures qui ceinturent Cette pluie qui en trombe enfante un non-futur Serré dans sa mâchoire aux canines d'acier
Je ne suis plus qu'un glas un tocsin suranné Un carillon faussé sur l'horloge du temps Un cadran désossé, l'aiguillage latent Glisse sur le verglas qui vient me condamner
La route que je vois est jonchée de noirceur Elle sème aux récifs ma dernière des forces Son pavé agressif a usé mon écorce Mais où sont donc les joies ? Mais où poussent les fleurs ?