Je voudrais dans un lac, où l’onde étend son or M’immerger au profond, pour tirer les pépites De riches destinées, lovées dans son décor Quand le mien se noircit des souffres sélénites
Sous sa nappe blondie, là où l’eau se repose -Telle étale la mer aux jours d’apaisement- Il y aurait le pont d’un navire en dépose Dont la bastingue à nu soutiendrait mon tourment
Je m’y alanguirais, pansant mon souvenir Ou pour le lui enfouir, auprès de l’algue verte Qui sait si un matin un chercheur à venir Oserait renflouer sa pâle découverte ?
Le monde est ainsi fait de trésors ignorés Qui sombrent sous les flots, oubliés de l’orage Certains gardent leur vif, d’autres décolorés Ne remontent jamais du fracas d’un naufrage !