Ô frasques de la nuit à l’heure où les canaux Harmonisent au loin les rives de leurs mors Une pincée de lune enrêne ses anneaux Tout autour du désir en fredonnant l’amor
C’est un fin troubadour qui de ses doigts légers Accorde la gondole au mouvement de l’onde Quelques gouttes jouées en rythmes partagés Sur l’étrave qui fend la houle vagabonde
Là où le sein se fond coulé dans la Venise La mandoline grince à toutes les amarres Et l’arpège qui monte en soupirs, agonise Alangui aux rumeurs d’un pluriel tintamarre
C’est l’opéra sans nom, l’ariette convenue Des notes échappées en étranges phonèmes Quand se joint à l’écho en sostenuto nu La sourde résonance aux confins du suprême
C’est la peau inflammée aux battements d’esprits La poitrine gonflée en communion d’orgueil C’est le souffle coupé qu’on invoque, qu’on prie Comme un dieu en facette au prisme d’un seul œil !
C’est un credo loué sur un revers de cil C’est un luxe avoué au dôme d’un encore C’est une foi volée à l’alcôve indocile I canta il mio cuore le refrain de nos corps !