Quand je ne serai plus du monde des vivants Dis-leur, toi qui me sais, combien je les aimais De ma mère à mon père, frères, sœurs et enfants Dis-leur que mon amour pour eux était le vrai
L’authentique, l'entier, qu’ils ont su me donner En réponse à ma vie, fleurie de leur jeunesse Et si mes ascendants ne sont plus à l’été Ils m’ont légué l’envie de leur sage vieillesse
Dis-leur combien leurs yeux toujours m’ont éclairée Pour sortir de l’obscur et m’éloigner du froid Dis-leur combien leur mains douces à caresser Ont nourri ma tendresse en retour de leur foi
Dis-leur que leurs rires ont asséché mes larmes Qui perlaient sottement pour futiles raisons Et que leurs doux aveux se sont mués en armes A d’utiles combats livrés en oraisons
Quand je ne serai plus du monde qui inspire Mon souffle durera à exhaler, vainqueur, Leurs sourires, leurs pleurs, par les miens qui transpirent Se distillant encore à leurs nobles valeurs
Dis-leur combien je suis, heureuse et apaisée D’un monde que souvent j’ai désiré pourfendre Pour le punir meilleur, violent d’humanité Mais qui n’a pas voulu, hélas, parfois m’entendre
Dis-leur, toi, mon amour, que j’ai connu la paix Dans toutes ces années qui sont passées trop vite Sucrées aux sentiments, à ton miel de bonté Dis-leur donc de mon cœur, que toujours il palpite !