Ce soir j’ai tout relu, j’ai relu tous tes mots Je traîne mon solo comme un enfant perdu, Ma phrase est détenue de la tienne en fado J’ai reconnu mes maux dans tous tes mots relus Qui pourrait percevoir que mon pas est fragile Que ce vide béant qui s’acharne à ma peau M’empêche d’avancer d’une enjambée facile De sourire à la vie sans porter ce fardeau ? Ce soir j’ai tout relu, j’ai relu tous tes mots Je le comprends si fort ce trouble qui te mange Je le ressens en moi, du fond de mon cachot A la prison chagrin qu’une absence démange Oui je suis cette enfant, vagabonde, perdue Je cherche à mon côté son image, sa main Ce toucher qui n’est plus, je sais tu l’as connu Tu le connais encor, tu le sauras demain J’ai beau vouloir tourner mon œil au paysage Je n’y vois que du flou, sans ne rien présumer Je n’y vois que l’avant, quand riait son visage Je n’y vois que mes pleurs à toujours consommer ! Dis-moi, comment fais-tu pour traverser ce temps Qui persiste à cloquer nos chemins en orages ? Qui détient le secret pour jouir des printemps Sans plus qu’aucune ondée ne gonfle les barrages ? L’amour, me diras-tu ? Pour peu qu’il soit complice Qu’il doucisse l’instant, gomme les éraflures Qu’il laisse présager qu’à son bord tout se lisse Serait-il si puissant à briser nos cassures ? Ce soir j’ai tout relu, j’ai relu tous tes mots Ton arbre, à ce maquis, venait de refleurir Le mien s’endolorit du manque d’un rameau Epuise sa vigueur à nos deux souvenirs Je pourrais m’écrier, t’écrire mille mots En piques alarmées quand je revis ta peine Qu’elle pénètre ici, ou là, son seul écho Carbonise mon cœur quand te brûle ta veine ! Ce soir …