C’est l’heure où le sommeil recouvre la rivière D’un drap pâle, aussi blanc que ma peau sans tes mains C’est l’heure où tout s’endort mais d’où point ta lumière En friables éclats En éclairs de jasmins
Le jour se meurt et moi je revis dans ma peine Sous les ombres fendues au miel de notre lit Quand se raidit le vent qui souffre ton haleine En esquive de pluie En esquisse d’envie
C’est l’heure où le silence est envahi de Nous Où l’horloge se tait, les aiguilles muettes C’est l’heure où le cadran repose ses remous Aux galops centrifuges Aux goulées contre-arpèges
La nuit revit et moi je me meurs dans mon rêve Sous de sombres lueurs imitant notre vie Quand fragile, l’instant, peu à peu se soulève En mirage noyé En noyau d'agonie
C’est l’heure où tout s’éteint, où mes pleurs se rallument Où plus rien ne se plaît à retenir mes larmes C’est l’heure où je suis seule aux sanglots qui s’ambrument D’un faible écho vibrant D’un indigo vacarme
C’est l’heure où la mémoire Ne veut pas se coucher...