C’est un temps pour le cœur Dans cette nuit si blanche Que voudrais-tu savoir que je ne veux te dire ? C’est un temps pour le cœur Pour les sens aux abois Qui s’étoffent tout bas Derrière nos rideaux
Le bleu nous envahit Tel un champ de blé jeune Dont chaque épi sourit À l’or qui le possède Que voudrais-tu savoir que je ne veux te dire ? Ni peut-être jamais révéler à moi-même ?
Le bleu nous envahit Laissons-le nous porter C’est un temps pour l’ailleurs Pour oublier qu’il gèle Si gras dessous nos peaux En écorchures vives C’est le temps pour l’ailleurs Pour souvenir qu’il neige Des flocons de chaleur Déversés par nos rires
Le tant est toujours là, il faut le préférer A ces prêts consumés, payables à jamais Les pleurs, les pleurs tu sais Sont parfois des barrières A l’amour qui s’est tu… A l’amor qui nous tue
Mais le tant, lui, est là C’est lui qu’il faut signer L’ingénu à courir, tomber, se relever Les genoux écorchés, saignant de nos cris tendres
Il faut attendre l’aube Une autre encore, une autre Là-bas sur la rivière qui transporte nos larmes Celle qui vient mugir Sous nos regards perdus Sous nos regards miroir À nous prendre pour elle
Gardons-la dans nos mains Pour y puiser le jour Pour nous boire tous deux, de ce qui nous ressemble C’est le temps pour le cœur L’heure paisible danse Si dense par ces mots qui giclent nos émois
Combien elle suffit Combien elle compense La soif que nous avons De boire dans la vie !
C'est un temps pour le coeur Dans cette nuit si blanche...