Il y aurait la terre Tournoyant à l’envers Sur le dos de l’aurore enrhumée de sorbets Il y aurait le ciel Flamboyant comme l’eau Et le feu coulerait à la place du ciel Il y aurait le vent Echappé d’une étoile Et les astres soufflant la robe du Mistral Il y aurait de l’or Perlé d’une reliure Qui tomberait du sable bleu de nos hivers Il y aurait l’argent Qui brille sans le lucre Pour s’épandre en flocons aux neiges de nos vers Il y aurait des fruits Gorgés de sel de mer Et des rameaux de houx aussi doux que la soie Il y aurait du temps Pour mourir à l’endroit Sur une balancelle en zeste de citron Il y aurait… Une épingle à cheveux pour recoiffer le monde Une brosse d’embruns pour peigner les nuages Une pluie avalée de mille sucres d’orge La frange de nos yeux pour rayons de soleil Nos lèvres dessinées en deux croissants de lune Une dernière coupe à boire pour la faim !