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Ambre DELUNE

Collapsus...

Le froid vif s’emparait de ma frêle carcasse
La ville m’enserrait dans son étau froissé
Ses barreaux me stressaient, et son rire angoissé
Fusait en ironie pour que je m’y fracasse !
Fière pourtant j’allais en activant mon pas
Si elle se mourait, je refusais de même
De cogner mon chaos au creux de son trépas
Le froid vif qui cinglait stimulait ma bohème

Dans le bourdonnement des signaux entêtants
Chaque bruit se plissait couvrant ma déchirure
Mais la clé qui tentait de forcer ma serrure
Se bloquait dans le flot gelé de leurs instants !
De la longue avenue qui longeait ma démarche
Aucune ombre ne vint se coller à ma main
Comment se diriger quand il manque à la marche
Un palier pour franchir l’escalier d’un demain ?

Le froid vif s’emparait de ma dégaine en ruine
Inconsciente et perdue, je cherchais en égard
Une mire, un accueil, un fusible regard
La goutte d’une pluie, un crachin, une bruine !
Oh si je le savais où cette vie m’entraîne
Cent fois j’aurais pavé mon cœur à sa grand route
Mais elle poursuivait son parcours à ma traîne
Le froid vif s’emparait de mon temps en déroute !

C’est comme si d’allié, autrefois bienveillant
Lentement sous mes pieds, il fuyait ma cadence
En esquivant le pont du canal providence
Pour oublier le gué de l’espoir sommeillant !
Lors que je m’épuisais, lasse de mon errance
Le froid vif s’emparait de mon dernier effort
Et je tombais aux bras de la nuit-délivrance
Au rêve d’un néant qui m’offrit son renfort !