Combien de temps encore Pourrai-je retenir Celui qui sous mes pas Glisse glisse toujours Son parfum inodore Sa cadence à tenir De naissance à trépas De nuits en abat-jours ?
À peine le prend-on Qu’aussitôt il nous lâche Et lui, et son bâton Sans cesse, sans relâche S’enfuient au plus rapide Au plus vite de nous Mais rien ne dilapide Les rumeurs, les remous
Combien de temps encore Pourrai-je retenir Celui qui de mes mains S’échappe à toute allure ? Son discours incolore Saura-t-il soutenir Les douteux lendemains De ma pâle voilure ?
Combien de temps encore Reste-t-il à mon cœur Avant de m’en aller ? Avant que d’avaler La lumière-liqueur D’une dernière aurore ?