Les vents ont emporté ma dernière récolte Ils ont soufflé ma vie comme on gifle une joue Les stigmates portés en épines de houx Ensanglantent mon cœur au pieu de la révolte
Dès lors que de ma chair suinte chaque trace Des sillons évidés au sol d’un non-labour Voyez au champ pauvri "Ici gît la disgrâce De n’avoir moissonné que grains de désamour !"
Dès lors que de ma tombe entrouverte aux Ténèbres S’élèveront les cris d’une armée de succubes Rallumez les enfers ! Que le diable célèbre Sa folie de la haine aux démons que j’incube !
Puisqu’il n’est de saisons où amender ma terre Qu’il n’est de prairie verte où assoler mon âme Gravez cette épitaphe au marbre de mon drame : "Morte de n’être aimée". Il n’est autre mystère !