Je ne m’offusque point, mais paraissent ici Vos sautes cavaliers à vos élans soudains Au bien que j’ai de vous, gentilhomme averti Voyez comme je tremble à contrôler mes mains
La surprise est immense au point qu’au grand jamais Je n’aurais pu douter vous sembler attirante Par ces dires ce jour que vous me délivrez Vous rappelez l’essor des rêves qui me hantent !
J’ai perdu mes esprits tout en les retrouvant Lors j’espérais de vous un signe ou un augure Et voici vos propos dictés sans paravent Qui me font me pâmer comme une angoisse sûre
Prétendez Raphaël, que je me montre hautaine A défier l’irraison qui vous accroche à moi Je sais que pour ma part trop de calembredaines Ont terni mon passé pour me couvrir d’effroi
Je vous offre mon cœur en vous mandant de faire Le parcours à l’endroit avant que je succombe Je suis femme si faible à l’appel de la chair Mon ami, je vous prie, ne creusez pas ma tombe !
Notre correspondance en alliée nous verra Partager nos humeurs nos billets de détresse Et peut-être, qui sait, si surgit cette aura Nous nous retrouverons lovés dans la tendresse
Ne soyez pas contrit, ne soyez pas cruel Comprenez mon émoi, saisissez mon tracas Car vos mots impromptus, oh mon cher Raphaël Ont parcouru mon âme en tracé d’embarras !