Je ne changerai pas de credo ni de craie L'instant est immuable Dois-je inventer une craie d'eau Pour t'écrire en lettres de pluie ?
L'océan le peut dire Je le veux nous parler Lui qui brasse ses maux Dessinés par la vague à ses lèvres de sel
D'une marée montant à l'autre descendant Tu es le Pacifique Parfois même l'Indien Rusé de ses couleurs, de ses flèches naïves Et l'Atlantique à bord De tes veines sommeil Le vois-tu qu'il s'envole à tes ailes nautiques ?
Je t'aime et je l'affirme Comme nous vient l'aurore À la fois grande et faible Au jour qui nous renaît Fragile en son effort, coquillage apeuré Essuyant à son nacre Le soufflet de nos tempes
Je t'aime à les ancrer Ces mots en craie d'eau vive Ce credo charrié par la douleur d'hier Et je noue nos filins aux clés de l'Atlantide Pour lever notre ciel Plus haut qu'il peut porter !