Je nous revois gamins au pré des mandolines L’herbe folle bottée à nos pieds baladins Quand les meules de foin roulaient sur les collines En notes diverties de nos plaisirs badins
Je nous revois courir, fuyant la discipline Aux pleins et déliés d’un sourire taquin Vers un lieu que nous seuls à la nuit orpheline Nommions en solennel notre ‘’grand baldaquin’’
Et ce lit haut perché aux étoiles félines Scintillait en sommet d’un merveilleux jardin Je devenais Jasmine aux joutes crinolines Du génie qui sortait de ton cœur d’Aladdin !
Je nous revois filous aux lunes opalines Lorsque de leurs rondeurs nos chimères soudain Hurlaient comme des loups en paresses câlines Cadençant l’univers d’un cri ultra-mondain
D’hiers en lendemains, tu ris, tu dodelines Comme ce temps bercé, déniant son déclin Vois, il chante sans fin nos années violines Viens, allons relancer les ailes du moulin !